C'est sous la tutelle des cadres soviétiques que les chinois finissent par créer des méthodes d’entraînement similaires en combat rapproché (close combat). En fait, il semblerait que c’est à cause de leur manque de technologie moderne que les chinois ont mis en œuvre un programme de formation beaucoup plus important que celui des soviétiques. Grâce aux bases des arts martiaux chinois existant, les instructeurs militaires Whampoa créèrent ainsi le « San Shou ».
De cet enseignement en vue de combats rapprochés, les chinois codifièrent ce style sous la forme de quatre groupes basiques martiaux :
Da (frapper) : poing, paume, coude, doigts, tête.
Tui (shooter) : kick, balayage, genou,
Shuai (projeter): lutte, projection, chute.
Na (saisir) : saisies, clés, soumission.
C’est dans une version beaucoup plus sportive, tant sécuritaire que compétitive que le San Shou est pratiqué. Il se conforme donc à un format de kickboxing introduisant le début de certaines règles et de protections. Si vous êtes assailli de coups, la plupart des styles martiaux peuvent faire face à ces situations aisément surtout lorsque vous êtes en position debout. En effet, être à terre pour un temps indéterminé vous rend complètement vulnérable dans une situation réelle de combat et les risques sont exponentiellement multipliés, même s’il existe des styles de combat exclusivement au sol. C’est pour ces raisons que le San Shou se focalise essentiellement sur le combat debout ou sur pied.
Désormais, le San Shou se traduit par les pieds poings projections sans soumission (Na) ni combat au sol. A l’origine l’utilisation de coudes et genoux était autorisée lors des rencontres inter-militaires. Mais ils furent interdits pour la version sportive officielle internationale lors des premiers championnats du monde en 1991.
En 1997, la coopération Chine /Etats-Unis mit en place des rencontres professionnelles se basant sur des principes de kick boxing comme le Muay Thaï. Ces matchs donnèrent lieu à des combats de boxe sans l’utilisation des protections inhérentes outre les plastrons, les casques et les protèges tibia. Les chinois nommèrent le San Shou professionnel le San Da. Un terme qui signifie le combat libre et complet, ou le full contact fighting. L’essor du San Da n’a pris toute son ampleur que depuis ces 3 dernières années. Il y a eu énormément de rencontres professionnelles. Aujourd’hui, des rencontres au sommet ont lieu comme le San Da King organisé par les chinois. De surcroît, des rencontres inter styles se sont déjà déroulées avec succès et les médias en font des événements exceptionnels ; il y a aussi le K-1 promu par le Japon Shoot boxing Association (JSA) ou bien des rencontres Chine-Thaïlande dont trois matchs ont déjà été organisés faisant intervenir des professionnels du San Da et du Muay-Thaï.
QINNA :
Le Qinna ou chin na est un ensemble de techniques de combat des arts martiaux chinois (wushu) qui servent à saisir et contrôler un adversaire. Le mot qin se rapporte à saisir ou aggriper et le terme na signifie contrôler. Avec les frappes et les techniques visant à projeter ou amener un adversaire au sol (shuai), il constitue les techniques de combat à mains nues des arts martiaux chinois.
Le qinna est probablement aussi vieux que les techniques de lutte. Selon certains documents archéologiques, la lutte aurait précédé les techniques de boxes. Il a sans doute une origine chinoise, mais il fut peut-être influencé par des arts martiaux indiens lors du contact avec le bouddhisme, car il existe également en Inde des systèmes de combat basé sur les contrôles articulaires. Le quinna a sans doute aussi influencé le ju-jitsu japonais.
Cependant, il s'est sans doute peaufiné au fur et à mesure que les connaissances de l'anatomie et de l'acupuncture se précisait. En effet ce système de combat fait une large place à une connaissance poussée de l'anatomie humaine. Le qinna, toutefois, ne constitue pas un art martial en lui-même. Quasiment tous les arts martiaux chinois enseignent à des divers degrés certaines techniques du qinna. Cependant, certaines écoles utilisent plus que d'autres cette approche du combat.